Quand la maison s’effrite, il faut reconstruire
FR_L’exposition de fin de maîtrise de Maude Arsenault se présente comme un dialogue entre image et image-objet, entre corps charnels et espaces d'intériorité, entre corps-territoires et paysages identitaires. L’artiste nous invite à plonger dans un univers flottant où l’on découvre des photographies et des objets inspirés de la vie quotidienne. Imprégnées par ce que l’artiste conçoit comme la force de la douceur, ses installations révèlent de manière latente ce que les choses, les corps, les images et leurs sous-textes nous transmettent comme messages, nous renvoyant sans cesse à la précarité de la condition féminine. Ainsi, en réfléchissant aux diverses couches qui composent les identités féminines, incluant la sienne, Maude Arsenault propose des œuvres faites à partir de photographies et d’impressions numériques expérimentales sur textiles et papiers qui se côtoient dans l’espace en nous transportant de refuges en débordements, rappelant la vie des femmes, leurs oppressions et leurs espaces de protection et de replis. Impudiques, enveloppantes et inspirées d’un monde en (dé-re) construction, ces images-objets opposent les dualités du fragile, du tendre, du beau et la résistance du solide, du tempétueux et du chaotique.
Quand la maison s’effrite, il faut reconstruire, présente des installations qui véhiculent et reflètent une recherche continue, non finie, comme une sorte d'affirmation de l’existence psychique de l’artiste-mère dans des espaces familiers, apaisants ou claustrophobes et oubliés, que sont ceux de son corps et de ses replis. Une prise de parole se manifeste ainsi en couches sur les images, entre confession et jeux de mots. Enfin, la douceur, l’aspect esthétique et onirique qui pourrait sembler émerger de ces œuvres doit être déchiffré comme une forme de personnification et de détournement des codes exigés aux femmes. Il faut savoir lire dans ces bulles, ces rapiècements, ces corps et ces textiles vaporeux, aussi, une colère et une bataille qui grondent.
ENG_Maude Arsenault's thesis exhibition presents itself as a dialogue between image and image-object, between earthly-bodies and spaces of interiority, between body-territories and identity as landscapes. The artist invites us to dive into a floating universe where we discover photographs and objects inspired by everyday life. Impregnated by what the artist conceives as the force of softness, her installations reveal in a latent way what things, bodies, images, and their subtexts transmit to us as messages, constantly sending us back to the precariousness of female condition. Thus, by reflecting on the various layers that make up female identities, including her own, Maude Arsenault offers works made from photographs and experimental digital prints on textiles and papers that rub shoulders in space, transporting us from refuge to excesses, recalling the lives of women, their oppressions and their spaces of protection and retreat. Impudic, enveloping and inspired by a world in (de-re) construction, these image-objects oppose the dualities of the fragile, the tender, the beautiful and the resistance of the solid, the tempestuous and the chaotic.