SEPTEMBRE 2024 | RÉSIDENCE EN PICARDIE | Diaphane Pôle photographique Hauts-de-France
January 27, 2025FR
À la fin septembre 2024, j’ai réalisé une résidence de deux semaines sur la côte Picarde, en France. Cette résidence s’est présentée à l’invitation croisée des Rencontres de la photographie en Gaspésie et de Diaphane pôle photographique en Hauts-de-France, m’invitant conjointement à réaliser cette recherche sur les corps-territoires en transformation, à l’automne 2024.
Depuis 2004, Diaphane a mis en place un programme de résidences sur le territoire de l’ancienne Picardie maintenant appelé Hauts-de-France. D’abord initiées dans le cadre du Festival Photaumnales, les résidences sont très vite devenues la base de la programmation. L’ensemble des actions de Diaphane se construit autour des créations réalisées par les photographes accueilli.e.s en résidence de création, et qui au cours du temps constituent une mémoire du territoire et de ses habitants. Je souhaite pour ma part réaliser durant ces deux semaines en Hauts-de-France, une recherche sur l’intégration des corps féminins, sur un territoire marin et côtier en mouvance, et ce, en lien avec les changements climatiques et les mouvements des océans. Ce projet vient faire écho à la résidence que j’ai fait en Gaspésie en 2022-23 : Les corps physiques et les corps territoires : une recherche photographique et multidisciplinaire sur les transformations et bouleversements des berges et du territoire gaspésien et ceux des corps féminins. Durant cette résidence j’ai parcouru la péninsule à l’occasion de deux séjours , afin de préparer l’exposition Naviguer dans un océan de chair qui a été présentée à l’été 2024 au Centre Vaste et Vague, de Carleton-sur-mer dans le cadre des Rencontres de la photographie en Gaspésie. La collaboration de ces deux entités culturelles (Rencontres Gaspésie et Diaphane) qui font la promotion par le médium de l’image, de leurs régions respectives m’a inspiré à aller de nouveau à la rencontre d’un territoire et de son littoral (Hauts-de-France) afin de développer un projet qui investit aussi les espaces des corps féminins et les notions de lieu et de nature en transformation. À l’instar de mon projet en Gaspésie, et à partir d’observations photographiques et vidéos du paysage et du littoral de la Côte Picarde, j’ai souhaité réfléchir en parallèle aux mutations des corps féminins, à leurs effritements, représentations, oppressions, charges, protection et impermanence. Lors de cette résidence en Hauts-de-France, je suis partie en exploration à la manière d’un « road trip » pendant dix jours afin de documenter en photographie les berges, les plages, les falaises et les paysages marins de la Côte qui sont en transformation en les investissant de mon corps de femme, au moyen d’actes performatifs, d’autoportraits et de pièces sculpturales in situ. Ces recherches en photographie vidéo et performance, ont tenté de poser un regard introspectif sur le micro et le macro-paysage dans son rapport aux corps-espaces-territoires auxquels nous nous référons dans la formation de nos identités individuelles et collectives, particulièrement en ce qui a trait à nos altérations, à nos traversées et à nos finalités, dans le contexte d’une crise climatique et sociale qui bouleverse nos équilibres écologiques, corporels, économiques et identitaires. Sur ce territoire nouveau, je me suis imprégnée des lieux et de leurs forces inéluctables pour y explorer en images, en performances et en vidéo, afin de me permettre de concevoir par la suite, une exposition d’œuvres en découlant, que je présenterai lors d’une exposition au Festival Les Photaumnales à l’automne 2025.
ENG
At the end of September 2024, I completed a two-week residency on the Picardy coast, in France. This residency was presented at the joint invitation of the Rencontres de la photographie en Gaspésie and Diaphane pôle photographique in Hauts-de-France, jointly inviting me to carry out this research on transforming body-territories, in the fall of 2024.
Since 2004, Diaphane has set up a residency program in the territory of the former Picardy now called Hauts-de-France. First initiated as part of the Photaumnales Festival, the residencies very quickly became the basis of the programming. All of Diaphane’s actions are built around the creations made by the photographers welcomed in the creative residency, and which over time constitute a memory of the territory and its inhabitants. For my part, I wanted to carry out, during these two weeks in Hauts-de-France, research on the integration of female bodies, in a changing marine and coastal territory, in connection with climate change and ocean movements. This project echoes the residency I did in Gaspésie in 2022-23: Physical bodies and territorial bodies: a photographic and multidisciplinary research on the transformations and upheavals of the Gaspé shores and territory and those of female bodies. During this residency, I traveled the peninsula on two trips, in order to prepare the exhibition Navigating in an ocean of flesh which was presented in summer of 2024 at the Centre Vaste et Vague, in Carleton-sur-Mer, as part of the Rencontres de la photographie en Gaspésie. The collaboration of these two cultural entities (Rencontres Gaspésie and Diaphane) that promote their respective regions through the medium of images inspired me to once again go meet a territory and its coastline (Hauts-de-France) in order to develop a project that also invests the spaces of female bodies and the notions of places and nature in transformation. Like my project in Gaspésie, and based on photographic and video observations of the landscape and coastline of the Picardy Coast, I wanted to reflect in parallel on the mutations of female bodies, their crumbling, representations, oppressions, burdens, protection and impermanence. During the residency in Hauts-de-France, I went on an exploration in the manner of a “road trip” for ten days in order to document in photography the banks, beaches, cliffs and seascapes of the Coast that are in transformation by investing them with my female body, by means of performative acts, self-portraits and in situ sculptural pieces. This research in video photography and performance attempted to take an introspective look at the micro and macro-landscape in its relationship to the bodies-spaces-territories to which we refer in the formation of our individual and collective identities, particularly with regard to our alterations, our crossings and our purposes, in the context of a climatic and social crisis that is disrupting our ecological, bodily, economic and identity balances. In this new territory, I immersed myself in the places and their inescapable forces to explore them in images, performances and videos, in order to allow me to subsequently create an exhibition of resulting works, which I will present at the Les Photaumnales Festival in the fall of 2025.